Le IIIᵉ siècle : quand la philosophie grecque façonne le dogme chrétien

Platon et le Timée : une œuvre fondatrice pour la philosophie médio-platonicienne et la théologie chrétienne

Le Timée de Platon, bien que rédigé au IVᵉ siècle av. J.-C., a exercé une influence durable sur le IIIᵉ siècle apr. J.-C. et les penseurs médio-platoniciens. On se penchera ici sur son rôle fondamental et sur sa portée qui dépasse largement son époque, influençant la théologie chrétienne et la structuration du divin. Son impact est double :

  • Il structure la philosophie médio-platonicienne, qui développe une hiérarchie des principes divins.
  • Il influence la théologie chrétienne, qui cherche à conceptualiser Dieu et sa relation avec le monde.

Pour comprendre comment Numénius, Alcinoos et d’autres penseurs ont élaboré leur vision du divin, il est essentiel de revenir aux concepts fondamentaux développés par Platon.

 

Le Démiurge et la création du monde

➡️ Un artisan divin plutôt qu’un créateur absolu

Platon introduit l’idée d’un Démiurge, une entité divine qui façonne l’univers selon un modèle intelligible : "Il était bon ; et celui qui est bon, n'a aucune espèce d'envie. Exempt d'envie, il a voulu que toutes choses fussent, autant que possible, semblables à lui-même." (Timée, 29e-30a)

Cette conception du Démiurge, organisateur plutôt que créateur ex nihilo, influencera profondément la théologie chrétienne en structurant les réflexions sur la création divine et l’ordre cosmique.

➡️ Création ex nihilo vs. matière préexistante

Contrairement à la doctrine chrétienne de la création à partir de rien, Platon affirme que le Démiurge ne crée pas mais impose un ordre à une matière préexistante. Ce point sera longuement débattu par les Pères de l’Église, qui tenteront de réconcilier la vision platonicienne avec la doctrine chrétienne.

 

L’Âme du Monde et le Saint-Esprit : Une Lecture Platonicienne et Biblique

➡️ Un monde animé par une force divine

Platon conçoit le monde comme un être vivant doté d’une âme, structuré par une intelligence divine. Cette idée influencera la théologie chrétienne, où certains théologiens verront dans le Saint-Esprit le principe animant et ordonnant la création divine.

➡️ Le Saint-Esprit selon les Pères de l’Église

Les Cappadociens et Jean Damascène développent une pneumatologiel’Esprit Saint vivifie et sanctifie la création.

  • Il procède du Père et repose dans le Fils.
  • Il joue un rôle essentiel dans l’ordre du monde et la communion divine.

➡️ La Paracha Berechit et la Conception Juive du Souffle Divin

Dans la tradition juive, Ruach Elohim (le souffle divin) plane sur les eaux primordiales et donne vie à la création. Ce souffle, qui insuffle la vie à Adam (Genèse 2:7), est vu comme une force animatrice et organisatrice.

  • Elohim, pluriel de majesté, souligne la grandeur divine et son action créatrice.

 

Une Synthèse Platonicienne et Biblique

Si l’on adopte une posture platonicienne sur la Genèse, Ruach Elohim peut être rapproché de l’Âme du Monde de Platon. 

➡️ Tout comme l’Âme du Monde donne intelligence et ordre à l’univers, le souffle divin dans la Genèse instaure un principe d’organisation et de vie

➡️ Cette lecture permet de relier la cosmologie platonicienne et la théologie biblique, mettant en avant une conception du divin comme principe structurant et animant la création.

 

L’influence du Timée sur les Pères de l’Église

➡️ Une source philosophique pour les penseurs chrétiens

Des figures comme Justin Martyr, Origène et Eusèbe de Césarée ont cité le Timée pour montrer que Platon avait anticipé certaines vérités chrétiennes. Eusèbe, dans sa Préparation évangélique, reprend des passages du Timée pour démontrer que la philosophie grecque préparait la révélation chrétienne.

➡️ Un héritage structurant pour la théologie chrétienne

Le Timée joue un rôle clé dans la transition entre la pensée platonicienne et la théologie chrétienne

🔹 La notion du Démiurge, qui inspire la conception chrétienne d’un Dieu créateur

🔹 L’idée d’une âme universelle, qui sera reprise pour conceptualiser le Saint-Esprit.

➡️ Une pensée philosophique intégrée dans la théologie chrétienne

En présentant le Timée avant Alcinoos, Numénius, on met en lumière l’origine des concepts philosophiques qui seront développés dans le médio-platonisme et intégrés dans la théologie chrétienne.

 

Alcinoos et le Didaskalikos : une influence majeure sur la pensée chrétienne

Dans son Didaskalikos, Alcinoos propose une vision hiérarchisée du divin, où trois principes fondamentaux structurent l’univers :

  • Le Premier Dieu, principe absolu et immuable, source ultime de toute réalité.
  • L’Intellect, intermédiaire et organisateur du monde des idées, garant de l’ordre cosmique.
  • L’Âme du monde, force animatrice qui donne vie et mouvement à la matière.

Cette structure influence profondément la pensée chrétienne, notamment dans l’élaboration du concept de la Trinité, qui repose également sur une hiérarchie divine et une relation entre trois principes.

Le Premier Dieu : Principe absolu et cause première

Alcinoos décrit le Premier Dieu comme éternel, ineffable et parfait, transcendant toute définition. Il est indépendant de tout besoin, immuable, et n’agit pas directement sur la matière : "Le premier dieu est éternel, ineffable, parfait en soi, sans besoin, toujours parfait, parfait dans tous les temps, partout parfait, parfait à tous égards." (Didaskalikos, p. 123)

Son rôle est d’ordonner l’Intellect et l’Âme du monde, qui sont les véritables agents de la création et de l’organisation du cosmos.

L’Intellect : Médiateur et principe organisateur

L’Intellect est le premier principe après Dieu, jouant un rôle central dans l’organisation du réel. Alcinoos le décrit comme auto-référentiel, car il se conçoit lui-même et engendre les Idées, modèles du monde : "Le premier intellect est suprêmement beau, il faut aussi que l’objet de sa pensée soit suprêmement beau. Or il n’y a rien de plus beau que cet intellect lui-même." (Didaskalikos, p. 123)

Il existe par pure activité de pensée, dans un mouvement de réflexion constante sur lui-même : "Cet intellect doit donc toujours se concevoir lui-même en même temps qu’il conçoit ses propres pensées, et cette activité de l’intellect, c’est l’Idée." (Didaskalikos, p. 123)

➡️ Origène : premier philosophe chrétien, éminent théologien du IIIème siècle

Cette conception de l’Intellect trouve un parallèle dans la doctrine chrétienne du Logos. Origène, influencé par Platon et la tradition médio-platonicienne, développe l’idée que le Logos est l’Intellect divin, c’est-à-dire l’expression parfaite de Dieu le Père et le principe ordonnateur de la création. Il affirme dans son Traité des Principes (De Principiis, I, 2, 6) : "Le Fils est l’image parfaite du Père, et en lui se trouve toute la connaissance du divin."

Cependant, sa théologie sur la préexistence des âmes et la subordination du Fils au Père sera condamnée par l’Église au VIᵉ siècle sous Justinien, marquant une rupture avec certaines influences philosophiques en théologie chrétienne.

L’Âme du monde : Principe animant et organisateur

Contrairement à l’Intellect, qui conçoit les Idées, l’Âme du monde anime et met en ordre la matière. Elle reçoit les principes de l’Intellect et organise le cosmos sous son influence.

Alcinoos insiste sur le fait que Dieu ne crée pas directement l’Âme du monde, mais qu’il la met en ordre par sa volonté divine : "Par sa volonté, il a tout rempli de lui-même, il a éveillé l’âme du monde et l’a tournée vers lui-même, car c’est lui qui est cause de l’intellect de cette âme." (Didaskalikos, p. 123)

Ce processus est décrit comme un éveil, une conversion vers l’Intellect divin, où l’Intellect impose un ordre à la nature : "Cet intellect une fois mis en ordre par le père, met en ordre à son tour l’ensemble de la nature dans notre univers." (Didaskalikos, p. 123)

Dans la théologie chrétienne, cette dynamique est réinterprétée dans la doctrine du Saint-Esprit, qui anime la création et guide l’homme vers la vérité divine, tout comme l’Âme du monde chez Alcinoos.

Influence sur la pensée chrétienne

La distinction entre Premier Dieu, Intellect et Âme du monde opérée par Alcinoos influencera plusieurs aspects de la théologie chrétienne : 

La doctrine du Logos chez Justin de Naplouse et Athénagore, qui conçoivent le Verbe divin comme le médiateur entre Dieu et la création

La structure trinitaire, qui différencie le Père, le Fils et l’Esprit Saint, en reprenant l’idée d’une hiérarchie dans les principes divins.

Une vision de Dieu comme Intellect suprême, qui ordonne l’univers selon un plan immuable, influençant la théologie chrétienne sur l’ordre et la rationalité du cosmos.

Alcinoos et la fusion entre philosophie et théologie chrétienne

La pensée d’Alcinoos s’inscrit dans un continuum philosophique qui influence durablement la construction théologique chrétienne.

  • Le Premier Dieu devient une base conceptuelle pour définir Dieu le Père.
  • L’Intellect, médiateur et source de connaissance, se rapproche du Logos chrétien, garant de l’ordre et de la rationalité du monde.
  • L’Âme du monde, principe animant et structurant, évoque le Saint-Esprit, qui vivifie et sanctifie la création.

En intégrant cette vision médio-platonicienne, les premiers théologiens chrétiens ont structuré leur réflexion sur Dieu en s’appuyant sur des concepts philosophiques déjà établis.

➡️ Un dialogue entre philosophie et foi

L’apport des penseurs médio-platoniciens, comme Alcinoos et Numénius, ne se limite pas à une simple inspiration théologique : il a permis aux premiers chrétiens de structurer leur réflexion sur le divin en s’appuyant sur des concepts philosophiques déjà établis.

➡️ Vers une hiérarchie trinitaire

La distinction entre Premier Dieu, Intellect et Âme du monde trouve un parallèle dans la Trinité chrétienne :

  • Le Père comme principe absolu, cause première et immuable.
  • Le Logos comme médiateur, intellect divin et expression parfaite du Père.
  • L’Esprit Saint comme force vivifiante, animant et ordonnant la création.

Ainsi, la pensée d’Alcinoos et des autres médio-platoniciens n’est pas restée une simple philosophie spéculative, mais a modelé la théologie chrétienne, en influençant les débats sur la Trinité, la création et la relation entre Dieu et le monde.

 

Les Stromates de Clément d’Alexandrie : une synthèse entre foi et philosophie

Clément d’Alexandrie, l’un des penseurs majeurs du christianisme antique, développe dans les Stromates une réflexion sur la relation entre foi et connaissance, la place de la philosophie dans la quête spirituelle et la structuration du divin, inspirée du médio-platonisme. Son œuvre témoigne d’une intégration de la pensée grecque dans une perspective chrétienne, tout en préservant l’essence du monothéisme.

➡️ Foi et connaissance : une relation indissociable

Clément souligne que la foi et la connaissance ne peuvent exister séparément, chacune nourrissant et renforçant l’autre. Dans cette dynamique, la relation entre le Père et le Fils devient une image théologique de cette interdépendance : "Dès lors, pas de connaissance indépendamment de la foi, pas de foi indépendamment de la connaissance. Mais le Père ne va pas non plus sans le Fils ; la paternité renferme l'idée du Fils." (Stromates, Livre V)

Ainsi, croire ne se limite pas à une adhésion aveugle, mais implique une recherche active de la vérité, une progression intellectuelle où la connaissance guide la foi et vice-versa. Ce principe, enraciné dans la pensée médio-platonicienne, permet à Clément d’articuler une vision chrétienne où la raison et la révélation ne s’opposent pas, mais se complètent harmonieusement.

➡️ La philosophie comme préparation à la foi 

Dans une approche typiquement médio-platonicienne, Clément considère la philosophie comme une étape nécessaire vers la connaissance divine. Il ne rejette pas la pensée grecque, mais lui accorde un rôle propédeutique, une préparation intellectuelle et morale avant la révélation chrétienne.

"La philosophie est une propédeutique à la vraie connaissance, elle prépare l'âme à recevoir la lumière divine." (Stromates, I, 5, 32)

Cette vision rejoint celle d’Alcinoos et Numénius, qui voyaient l’éducation philosophique comme un moyen d’élévation vers les vérités supérieures. Pour Clément, l'esprit humain ne peut atteindre la sagesse divine sans être guidé par un apprentissage progressif, où la philosophie agit comme une purification intellectuelle et un éveil à la vérité.

➡️ Hiérarchie des êtres et triade divine Clément hérite du schéma philosophique gréco-romain, qui distingue plusieurs niveaux de réalité. Sa vision du divin est structurée, reflétant la triade médio-platonicienne où le Premier Dieu, l’Intellect et l’Âme du monde sont interdépendants.

"En effet, c'est le Père qui, par l'intermédiaire du Fils, nous conduit de la foi à la connaissance." (Stromates, Livre V)

Cette affirmation rappelle la théorie d’Émanation chez les philosophes platoniciens :

Le Père est la source primordiale et immuable.

Le Fils (Logos) agit comme médiateur, transmettant la sagesse divine à l’humanité.

L’Esprit joue un rôle de force vivifiante, rendant accessible la vérité divine.

Cette structuration permet à Clément d’articuler un modèle plus rationnel de la foi chrétienne, en associant des concepts grecs aux mystères chrétiens.

➡️ Le langage des mystères : une transmission ésotérique Dans la tradition des écoles philosophiques antiques, la vraie connaissance n’était pas donnée à tous. Clément reprend cette idée en affirmant que la révélation divine ne peut être transmise sans discernement :

"Les mystères doivent être transmis de manière mystérieuse afin de n’être que dans la bouche de celui qui parle et de celui auquel s’adresse cette parole." (Stromates, I, 1, 13)

Cette conception est directement inspirée des cercles initiatiques platoniciens et pythagoriciens, où les vérités profondes étaient réservées aux esprits préparés. Pour Clément, il existe un enseignement caché, réservé à ceux qui, par leur quête intellectuelle et spirituelle, sont dignes de recevoir les connaissances les plus hautes.

La fusion entre foi et philosophie opérée par Clément permet donc : 

D’établir une continuité entre sagesse grecque et révélation chrétienne

D’intégrer un modèle hiérarchisé du divin inspiré du platonisme

De développer une théologie chrétienne structurée, où la connaissance est progressive et initiatique.

 

Numénius et Sur le Bien : une influence majeure sur la pensée chrétienne

Numénius d’Apamée joue un rôle clé dans la fusion entre la philosophie grecque et la pensée chrétienne primitive. Son approche médio-platonicienne, qui distingue trois principes divins, trouve un écho profond dans la conceptualisation chrétienne de la Trinité.

➡️ Hiérarchie des trois principes divins

Numénius conçoit une organisation du divin en trois niveaux, reflétant une progression ontologique qui influencera la théologie chrétienne : 

🔹 Le Premier Dieu, transcendant et immuable, principe absolu du Bien, qui demeure hors du monde matériel et ne s’implique pas directement dans la création. 

🔹 Le Deuxième Dieu (Démiurge), créateur du monde, jouant un rôle d’intermédiaire entre le divin supérieur et la matière, à l’image du Logos chrétien qui agit comme médiateur entre Dieu et l’humanité. 

🔹 Le Troisième Principe, un intellect actif, qui assure la structuration et l’organisation du cosmos, comparable au Saint-Esprit, principe animant et ordonnant la création divine.

➡️ Le Premier Dieu et le Démiurge

Numénius insiste sur leur différence fondamentale, une distinction qui sera reprise dans la théologie chrétienne : "Le premier Dieu ne fait aucune œuvre et il est vraiment Roi, tandis que le Dieu qui gouverne tout, en parcourant le ciel, n’est que Démiurge." (Préparation évangélique, XI, 18)

Dans la pensée chrétienne, cette séparation entre Dieu transcendant et son Verbe créateur se retrouve dans la distinction entre Dieu le Père et le Logos. Le Démiurge, actif et impliqué dans la création, préfigure le Christ, qui, bien que divin, entre dans le monde matériel pour le transformer.

➡️ Le Démiurge et son lien avec la matière

Numénius met en lumière la tension entre l’intellect et la matière, une problématique qui résonne avec la théologie chrétienne de l’Incarnation : "Tant qu’il contemple l’intelligence, il demeure immobile en lui-même ; mais lorsqu’il abaisse ses regards sur la matière et qu’il s’en occupe, il s’oublie lui-même." (Préparation évangélique, XI, 18)

Le Démiurge, en façonnant la matière, s’éloigne de son essence intellectuelle pure, tout comme le Christ, en s’incarnant, accepte de revêtir une nature humaine et d’être soumis aux contraintes du monde matériel. Cette idée sera centrale dans les débats théologiques sur la nature du Christ, notamment lors des conciles du IVᵉ siècle.

➡️ L’intellect et la transmission du savoir

Pour Numénius, la connaissance divine est transmise comme une lumière partagée, un savoir venu des dieux : "La sagesse est un présent fait aux hommes par les dieux, apporté d’en haut par Prométhée avec le feu étincelant." (Préparation évangélique, XI, 22)

Cette métaphore de la lumière divine, qui traverse les âges philosophiques et religieux, sera reprise dans la tradition chrétienne pour illustrer le Logos illuminant l’humanité. Le Christ, en tant que Verbe incarné, est souvent décrit comme la lumière du monde, une idée qui trouve ses racines dans la pensée platonicienne.

 

Une influence durable sur la théologie chrétienne

Numénius établit une hiérarchie tripartite du divin, qui trouvera des échos dans la réflexion chrétienne

Le Premier Dieu, immobile et transcendant, source absolue du Bien. 

Le Démiurge, créateur et médiateur entre le divin et le monde matériel, préfigurant le Logos chrétien. 

L’Intellect actif, principe structurant du cosmos, comparable au rôle du Saint-Esprit.

Cette vision ordonnée du divin influencera la théologie chrétienne, notamment la distinction entre Dieu le Père, le Logos et l’Esprit Saint. Les philosophes et théologiens chrétiens reprendront et adapteront ces concepts, solidifiant la pensée spirituelle occidentale et nourrissant les débats sur la Trinité et l’ordre du cosmos.

 

 

Sources :

  1. Alcinoos, Enseignement 📜 Domaine public : Texte philosophique ancien, traduction et édition potentiellement protégées.
  2. Numénius, Sur le Bien 📜 Domaine public : Philosophie médio-platonicienne, librement consultable.
  3. Platon, Timée 📜 Domaine public : Texte classique influent, certaines traductions modernes peuvent être protégées.

 

 

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